18 octobre 2013

A celle que tu ne connaîtras jamais...


Un jour, je te raconterai l'histoire d'une femme ordinaire et pourtant hors du commun.
L'histoire de cette immigrée italienne, qui connut la guerre, le racisme, mais surtout l'amour.
L'histoire du lien et de l'amour éternel qui me lie à elle.
L'histoire de ma grand-mère.

Mon amour, aujourd'hui je risque d'avoir le regard un peu triste, mais ne t'inquiète pas je vais bien, c'est juste que certains jours sont plus douloureux que les autres.
C'est comme ça. C'est la vie.
7 ans se sont écoulés et pourtant c'est encore si douloureux d'être sans elle.
Elle me manque mon étoile filante.

J'étais son bébé, la petite dernière, celle que l'on attendait plus. Chacune de ses filles a eu 2 enfants, je suis celle qui a bouclé la boucle.
Ma grand-mère a eu le don d'avoir su créer avec chacun de ses petits enfants un lien particulier. Peu importe la situation, peu importe la distance, on avait l'impression d'être unique à ses yeux.
Je serai à jamais son éternelle petite chérie.
Elle ne me connaîtra jamais femme. Jamais mère.
Elle ne te connaîtra jamais. Mon éternel regret.
Que penserait-elle de ce que je suis devenue ?

Aujourd'hui il reste d'elle des souvenirs, des sensations, des odeurs, des saveurs, des couleurs. Il reste tant et finalement pas grand-chose. Tout s'évapore avec le temps alors je me raccroche à ce que je peux...

Il me reste son anneau de fiançailles que mon grand-père avait forgé dans l'usine où il travaillait, faute d'argent. Pour elle, elle était plus précieuse que de l'or. Et bien que plus tard, elle aie porté de beaux bijoux elle l'a toujours conservé précieusement dans sa boite à bijoux. Désormais on me l'a confié, et c'est un de mes plus grands trésors.

Je me souviens ses éternels tabliers, colorés et kitsch à souhait. Tel un uniforme elle le portait, toujours à s'affairer dans sa cuisine ou son jardin, à veiller à ce que personne ne manque de rien. Elle était une mamma italienne à l'ancienne. Elle en imposait, on la respectait, le tout baigné dans une marmite d'amour.

Je me souviens le sourire qui illuminait son visage à chaque fois que je venais la voir. Je me souviens ses bisous qui claquent, ses mains qui me caressaient les cheveux, son regard tendre, et ses fous rires devant le petit clown que j'étais. Elle n'était jamais plus heureuse qu'entourée des siens, son clan, ses amours.

Je me souviens notre dernier rendez-vous. Je lui avais promis de venir la voir à mes premiers congés payés. Elle était si fière de moi, de ce premier travail, de sa libraire de petite fille. Par amour, j'ai tenu ma promesse. Je l'ai rejoint pour une semaine en tête à tête, dans la maison de campagne, au milieu de nulle part. Elle était un peu fatiguée mais tellement heureuse de m'avoir là tout près d'elle. Elle avait ce doux sourire. Elle ne me quittait pas des yeux. Savait-elle ?
Nous n'avons rien fait de spécial, juste une succession de petits riens qui forment un tout. Nous avons refait le monde en buvant du thé. Nous avons parlé d'hier et de demain, de tout et de rien. Nous étions si bien ensemble.
A la fin de cette semaine hors du temps, je l'ai quitté en lui disant à bientôt, je ne savais pas que ce serait à jamais. Deux semaines plus tard, elle n'était plus là, sans crier gare, sans nous laisser d'indices pour nous préparer à son départ. J'en ai voulu à la vie, je lui en veux toujours. Elle a eu une belle mort paraît-il, pour moi il n'y a aucune beauté, elle est morte voilà tout. Heureusement, il reste pour nous consoler la famille qu'elle a créé, les liens et l'amour qu'elle a tissé entre nous tous. Elle vit à travers nous, elle est présente au fond du coeur de chacun.

Désormais, elle et moi, nous nous donnons rendez-vous dans mes rêves, ma petite visiteuse de nuit. Ils sont comme des refuges où elle est encore là, où je peux entendre sa voix, croire pour quelques secondes qu'elle fait toujours partie de ce monde. Je ne suis pas croyante mais pour elle je veux y croire, à ce paradis où elle a pu retrouvé son tendre mari, et d'où elle garde un oeil sur nous.

Oui un jour je te raconterai son histoire, et je te dirai le bonheur qu'elle aurait eu de te connaître.
L'histoire de ton arrière-grand-mère.
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17 octobre 2013

Tendre fut ce matin

Source
Une petite fille réveillée un peu trop tôt.
Un papa qui me la glisse dans notre lit pour s'éclipser avant le lever du jour.
Une maman dont le sommeil ne voulait pas quitter les yeux.
Toucher à tâtons dans l'obscurité de l'aurore ce petit corps tout chaud.
Ne pas parler, juste la prendre dans ses bras.
Se blottir l'une contre l'autre.
Prolonger cette douce sensation d'être encore dans un joli rêve.
Sentir ses cheveux.
Caresser ses bras.
Oublier l'heure.
Lui faire des bisous dans le cou.
Entendre son petit rire alors qu'elle me caresse le visage.
Mélanger nos doigts.
Ne pas penser au retard qui s'accumule sur le planning minuté du début de journée.
Voler quelques minutes. Maigre larcin mais tellement précieux.
Le soleil s'est levé depuis, on le voit nous chercher à travers les volets.
On pourrait restées là toute la journée je le sens. L'une contre l'autre, dans la chaleur de notre couette, cocon douillet où nous semblons être coupées du monde.
Du bonheur à l'état pur.
Le bonheur de l'avoir dans ma vie.
Heureusement l'une des deux se montrent enfin raisonnables et brisent ce doux silence : 
"Allez Maman, le soleil nous attends..."
♥♥♥
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11 octobre 2013

Le MUCEM, terrain de jeu pour photographe en herbe


S'il y a bien une réussite à retenir de MP2013 qui, je trouve, a apporté un nouveau souffle tant architectural que culturel à Marseille, c'est bien le MUCEM. J'adore cet endroit, je m'y sens bien et il me réconcilie avec cette ville. 
J'aime qu'il soit entouré de Notre Dame, du Pharo, du Fort Saint Nicolas et de la Major, comme s'il veillaient tous sur lui, le petit nouveau venu. D'ailleurs j'aime la façon dont ce bâtiment s'inscrit dans la ville et nous donne parfois l'impression qu'il a toujours été là. L'ouverture sur la Méditerranée n'est pas que dans le musée mais bien réelle, physique, et nous donne envie de prendre le large. 
Une fois à l'intérieur, je me laisse séduire par les jeux d'ombre offerts par l'enveloppe découpée du bâtiment. L'architecture de Ricciotti de béton, de verre et d'acier est magnifique. J'aime y flâner, m'y perdre, et m'offrir une pause sur un des transats de la terrasse. 
Puis j'emprunte le pont qui mène au Fort Saint Jean et nous donne au passage un peu le vertige. Il est comme une passerelle entre deux époques, deux ambiances, deux architectures diamétralement opposées mais qui se marient agréablement et en douceur. Deux endroits opposés qui n'en font désormais plus qu'un. L'ombre et la lumière, le passé et le présent, tout est là pour vous séduire. 
Cet endroit est de fait un paradis pour photographe, offrant à l'oeil une grande variété d'angles, de paysages, de motifs, de couleurs et de jeux visuels. Je m'amuse vraiment ici, je teste beaucoup de choses, notamment sur la lumière, et ne compte pas le nombre de fois où je déclenche mon appareil photo. 
Il me tarde de m'y promener à nouveau, appareil photo à la main, car je sais que je vais encore y découvrir de nouvelles choses et faire d'autres clichés. Il me tarde aussi d'y emmener ma fille et de la laisser s'approprier à sa manière et avec son regard d'enfant ce nouveau lieu qui est devenu pour moi un des plus beaux endroits de la ville.


















































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